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Les jeux vidéo les plus insolites : quand l'étrangeté devient culte
Le monde du jeu vidéo ne manque pas d'imagination. S'il est souvent dominé par des licences blockbusters comme Call of Duty, FIFA ou Assassin's Creed, il existe une face bien plus étrange, confidentielle, et parfois même absurde de cette industrie : celle des jeux vidéo insolites. Ces titres, souvent méconnus du grand public, défient les conventions, explorent les limites de l'interactivité ou sombrent joyeusement dans le non‑sens.
Qu'ils soient volontairement loufoques, accidentellement ratés ou volontairement provocateurs, ces jeux méritent qu'on s'y attarde. Voici une sélection non exhaustive des jeux vidéo les plus insolites jamais créés.
1. 🛁 Seaman (Dreamcast, 1999)
Imaginez un poisson doté d'un visage humain, capable de parler avec vous via un microphone. Voilà Seaman, développé par Yoot Saito et édité par Sega sur Dreamcast. Ce jeu propose au joueur de s'occuper d'un poisson anthropomorphique en lui parlant et en répondant à ses questions, parfois philosophiques, souvent déroutantes.
Doté d'une voix grave et sarcastique, Seaman vous juge, vous teste et vous observe. Le concept mêle simulation d'élevage, tamagotchi et introspection psychologique. Bizarre ? Totalement. Fascinant ? Aussi.
2. 🥸 Mister Mosquito (PlayStation 2, 2001)
Vous incarnez... un moustique. Votre mission : sucer le sang des membres d'une famille japonaise sans vous faire écraser. Le gameplay repose sur l'infiltration, l'observation et une parfaite gestion du "pique‑et‑fuis".
Mister Mosquito pousse l'absurde jusqu'à transformer des moments banals du quotidien (prendre un bain, regarder la télé) en niveaux de tension maximale pour un insecte. Un jeu qui prend un point de vue littéralement inédit.
3. 🍌 I Am Bread (PC, 2015)
Dans I Am Bread, vous incarnez... une tranche de pain de mie. Votre objectif ? Devenir toast. Pour cela, il vous faudra ramper laborieusement à travers une maison, éviter de tomber au sol, échapper aux dangers de la moisissure, et atteindre un grille‑pain.
Avec sa physique volontairement chaotique et son concept absurde, le jeu est un exemple parfait de ces titres "meme‑games" : si frustrant qu'il en devient hilarant.
4. 🕺 Cho Aniki (PC Engine, PS1, Super Famicom, 1992+)
Série emblématique de l'absurde japonais, Cho Aniki est un shoot 'em up qui fait exploser tous les codes virils à grands coups de culturistes huilés et d'esthétique homoérotique décomplexée. L'univers est barré, les ennemis sont souvent nus ou semi‑nus, et la bande‑son participe à cette étrange expérience audiovisuelle.
Culte au Japon, Cho Aniki est devenu un symbole de l'excentricité vidéoludique nippone. Impossible à oublier une fois découvert.
5. 📸 LSD: Dream Emulator (PlayStation, 1998)
Basé sur les véritables rêves d'un développeur japonais consignés pendant une décennie, LSD vous plonge dans un univers psychédélique généré aléatoirement. Pas d'objectif clair, pas de combats, juste une exploration d'univers changeants, parfois paisibles, souvent inquiétants.
Le jeu est lent, déroutant, mais fascinant. Un ovni vidéoludique collector, qui s'échange aujourd'hui à prix d'or.
6. 🦈 Hakaioh: King of Crusher (PlayStation, 1998)
Au départ, vous incarnez un simple salaryman tokyoïte. Puis, suite à une crise de rage, vous commencez à tout détruire : meubles, voitures, immeubles... jusqu'à évoluer en créature géante et raser des villes entières.
Jeu d'action à la troisième personne, King of Crusher est un exutoire délirant sur la pression sociale, la frustration et l'absurdité de la violence. Injouable par moments, mais absolument culte.
7. 🔥 Burning Rangers (Saturn, 1998)
Dans un futur où les pompiers sont des héros de science‑fiction, Burning Rangers vous propose de sauver des civils dans des environnements en feu tout en recevant des indications vocales en temps réel.
Insolite non pas tant par son gameplay que par son ambiance futuriste à la Power Rangers mêlée à des intentions éducatives, ce jeu illustre les expérimentations de la Sega Saturn en fin de vie.
8. 🧩 Catherine (PS3/360, 2011)
Catherine mêle puzzle game intense et triangle amoureux sordide. Vous incarnez Vincent, trentenaire paumé, en proie à des cauchemars dans lesquels il doit escalader des tours infernales pour survivre. Le jour, vous jonglez entre deux femmes (Catherine et Katherine), tandis que la nuit, vous êtes confronté à des moutons humanoïdes et des démons.
Étrange cocktail entre soap opéra, psychanalyse et action‑puzzle nerveux, Catherine déroute, fascine et divise.
9. 📞 Takeshi no Chōsenjō (Famicom, 1986)
Ce jeu, conçu par l'acteur Takeshi Kitano, est un chef‑d'œuvre d'anti‑jeu. Il vous demande de faire des actions absurdes pour progresser, comme ne toucher à rien pendant une heure, ou encore chanter au micro de la manette.
Le jeu vous punit sans raison, affiche des insultes, et finit par vous faire affronter des yakuza dans un simulateur de delta‑plane. Une satire déguisée du jeu vidéo traditionnel, totalement incompréhensible sans guide.
10. 📷 Plumbers Don't Wear Ties (3DO, 1993)
Véritable légende du "nanar vidéoludique", Plumbers Don't Wear Ties est un "jeu" en full motion video (FMV) où les scènes filmées sont remplacées par... des diaporamas fixes. L'histoire ? Une romance absurde entre un plombier et une jeune femme, avec des dialogues atroces, un doublage digne d'un karaoké ivre, et des choix sans impact.
Souvent cité comme l'un des pires jeux de tous les temps, il est devenu culte par son absurdité involontaire.
Pourquoi ces jeux nous fascinent‑ils autant ?
Au‑delà de leur bizarrerie, ces jeux ont souvent une valeur artistique ou expérimentale forte. Certains explorent des émotions inhabituelles dans le jeu vidéo (LSD, Catherine), d'autres proposent une critique sociale (King of Crusher, Takeshi no Chōsenjō), tandis que certains sont juste le fruit d'une liberté créative totale, non bridée par des impératifs de rentabilité (Cho Aniki, I Am Bread).
Ils nous rappellent que le jeu vidéo n'est pas qu'un produit de divertissement calibré, mais aussi un média d'expression, d'expérimentation, voire de transgression.
Conclusion : l'étrange a sa place dans le jeu vidéo
À l'ère du photoréalisme, du jeu‑service et des open worlds interminables, ces titres décalés sont des bouffées d'air frais. Ils nous ramènent à une époque où l'on osait tout, où un concept absurde pouvait donner naissance à une œuvre inoubliable.
Ces jeux insolites, parfois oubliés, parfois adulés, sont les témoins d'une diversité créative essentielle. Si vous aimez sortir des sentiers battus, ils méritent d'être découverts, collectionnés… et peut‑être même aimés.